sur le straces de notre parrain

METIERS-DE-LA-SECURITE-LORIENT-OCT2024

Dans le prolongement du baptême de la promotion Quartier maître fusilier marin commando Léon Gautier des classes de première bac professionnel et de terminale CAP AS de la filière  Métiers de la sécurité au printemps 2024, une délégation de 24 élèves accompagnée de leurs professeurs de sécurité s’est rendue à Lorient les 22 et 23 octobre 2024 au sein du Commando Kieffer[1], l’un des sept commandos marine appartenant aux forces spéciales des armées françaises pour une activité appelée « Sur les traces du parrain ». Découvrir ce qu’est la formation, l’entraînement et la vie quotidienne d’un commando marine comme l’était le quartier maître fusilier marin commando Léon Gautier, tel était le but de cette activité. Remarquablement reçus par le Commando Kieffer, les élèves ont pu participer sur une demi-journée à une séance dite «  Méthode naturelle[2] » avec en final le fameux parcours du combattant. Une autre demi-journée a été dédiée à l’histoire et à la mémoire des fusiliers marins et commandos au travers d’une conférence sur la bataille de Dixmude (septembre 1914)[3] et de la visite du musée des fusiliers marins et commando. Cette activité, riche, dense et très motivante, a enthousiasmé les élèves de la de la filière  Métiers de la sécurité et leur a fait connaître ce qu’était la vie et le métier d’un fusilier marin commando aujourd’hui en 2024. "

[1] Commando Kieffer : L'expression commandos Kieffer désigne, par simplification, les hommes du 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos (1er BFMC) créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne par la France libre (Forces Navales Françaises Libres) et commandés par le capitaine de corvette Philippe Kieffer. Détachés au sein du commando britannique numéro 4 avant le jour J, 177 membres du bataillon s'illustrent en participant au débarquement de Normandie du 6 juin 1944 en Normandie (plage de Sword Beach, Ouistreham), seuls représentants de la France à débarquer sur les plages, puis dans les combats qui ont suivi en Normandie. Sur les 177 commandos qui débarquent le 6 juin 1944, 9 sont tués le jour même. Seuls 24 hommes terminent la campagne de Normandie sans avoir été blessés, après 78 jours de déploiement, alors qu'ils ne devaient initialement combattre que trois ou quatre jours. Le quartier maître fusilier marin commando Léon GAUTIER en a été le dernier survivant, décédé à l'âge de cent ans le 3 juillet 2023.

Les sept Commandos Marine de la marine nationale française regroupés au sein de la Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) sont les héritiers directs du 1er BFMC dont ils portent la coiffe (béret vert) et l'insigne directement dérivé de celui du 1er BFMC. En 2008, il  est créée une nouvelle unité de commandos, le commando Kieffer, qui porte le nom du fondateur et premier commandant du 1er BFMC.

[2] Méthode naturelle dite Hébertisme : Georges Hébert (1875-1957) est un officier de marine et éducateur français promoteur d’une méthode d’éducation physique naturelle, l’hébertisme, opposée à la gymnastique suédoise et à la spécialisation sportive. Il est le créateur du parcours du combattant. Reçu au concours de l'École navale en 1893, il parcourt comme lieutenant de vaisseau, à bord des derniers grands voiliers de la Marine nationale. Le 8 mai 1902, il est le témoin impuissant de l'éruption de la Montagne Pelée depuis le croiseur D'Estrées en rade de Saint-Pierre, éruption qui détruira entièrement la ville, faisant près de 30 000 morts.

Il participera au secours de 700 personnes. Déjà sensible aux questions de l'éducation physique, il constate alors que seuls les êtres forts physiquement mais également moralement ont réellement été aptes à porter secours. Ce sera la naissance de sa vocation : repenser l'éducation physique, tâche à laquelle il consacrera toute sa vie. De retour en France, il soumet un plan de réforme à la Marine Nationale qui l'affecte alors à l'École des fusiliers marins à Lorient. Il bouleverse entièrement l'enseignement et très rapidement, les résultats se font sentir. La Marine adopte en 1909 la Méthode de Georges Hébert, qu'il avait nommée « Méthode naturelle ».

[3] Dixmude :  La brigade des fusiliers marins est une unité de la Marine française qui a combattu aux côtés de l'armée belge en 1914-1915 et qui s'est sacrifiée en octobre 1914 à Dixmude pour arrêter l'avancée de l'armée allemande et protéger Dunkerque. Lorsque la guerre est déclarée en août 1914, la Marine française dispose de fusiliers marins inemployés à bord de ses bâtiments, car les principaux combats sont terrestres. Pour utiliser ces hommes, il est décidé, le 7 août 1914, de créer une brigade forte de 6 000 hommes organisée en deux régiments qui seront les 1er et 2ème régiments de fusiliers marins. Le commandement de la brigade est confié à Pierre Alexis Ronarc'h qui vient d'être nommé contre-amiral. La première mission confiée est la défense de la capitale et de sa banlieue d'où la garnison habituelle est partie.

Le 24 octobre 1914, le prince de Wurtemberg lance une attaque générale avec comme objectif de percer le front en direction de Furnes. Deux colonnes vont assaillir le front Nieuport-Dixmude tenu par les Belges et deux autres colonnes vont concentrer leurs efforts sur Dixmude, après une formidable préparation d'artillerie. Le 28 octobre, à la suite d'une décision prise le 25, les Belges ouvrent les vannes et inondent la rive gauche de l'Yser entre ce fleuve et la chaussée de chemin de fer de Dixmude à Nieuport, faisant de Dixmude une presqu'île artificielle. Ces inondations, décidées par Albert Ier de Belgique sur proposition de l'état-major de l'armée belge, sauvèrent la situation sur l'Yser. Le 10 novembre, les défenseurs de Dixmude sont contraints, après d'âpres combats qui se terminent en corps à corps à la baïonnette ou au couteau, d'abandonner la ville en feu et de repasser sur la rive gauche de l'Yser.

Les fusiliers marins s'étaient engagés à tenir la ville pendant quatre jours, mais ils ont tenu trois semaines, face à environ 50 000 Allemands qui ont laissé 10 000 morts et plus de 4 000 blessés. Le sacrifice de la brigade a eu un grand retentissement en France. On remarqua que cette unité n'avait pas de drapeau. Pour réparer cet oubli, les rescapés de la brigade de fusiliers marins sont rassemblés près de Dunkerque le 11 janvier 1915. Raymond Poincaré, président de la République, accompagné de Victor Augagneur, ministre de la Marine, remet solennellement à l'amiral Ronarc'h, le drapeau des fusiliers marins, dont la garde est confiée au deuxième régiment.